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Trocadéro 2009 : Discours de M. François Zimeray, ambassadeur pour les Droits de l'Homme

zimeray2.jpg« Monsieur l'ambassadeur,

Monsieur le président,

Mesdames et messieurs,


Il n'y a pas de mots assez forts pour dire ce que seuls ces enfants, qui sont derrière moi maintenant, pourront raconter un jour.

Vous avez raison monsieur l'ambassadeur de souligner la force des symboles.

Le symbole des dates : nous sommes ici aussi à la veille d'une rentrée scolaire, et c'est l'insouciance, et c'est l'oubli...

Et le symbole des lieux : vous avez choisi, mesdames et messieurs, de faire cette célébration au lieu même où il y a 60 ans fut célébré le soixantième anniversaire de la Déclaration des Droits de l'Homme. Et ce parvis où nous sommes réunis porte le nom de Parvis des Droits de l'Homme. Et je voudrais tout simplement vous dire ce message qui est celui de notre expérience. Je dis message et je ne dis pas leçon car la France, vous le savez, est souvent vue comme le pays des Droits de l'Homme.

Moi, je ne dis pas que la France c'est le pays des Droits de l'Homme... La France et les Droits de l'Homme, c'est un vieux couple et comme dans tous les couples, il y a des hauts et de bas et dans notre vieille alliance avec les Droits de l'Homme, nous avons tiré quelques messages... Et celui-ci, essentiel ; c'est qu'aucune cause ne justifie que l'on porte atteinte à des innocents et qu'il n'y a pas d'atteinte plus lâche, plus flagrante aux droits fondamentaux que le terrorisme qui s'exerce contre des civils... Que ces atteintes, que ce terrorisme, que ces violations des Droits de l'Homme sont aussi condamnables, d'où qu'elles viennent et quelle que soit la cause qu'elles prétendent défendre ; ces méthodes les déshonorent. Je crois que ceci doit être affirmé avec force.

Comment faire face au terrorisme ? Difficile, c'est un défi difficile auquel on ne peut prétendre apporter de solutions simples. Nous avons aussi été confrontés au terrorisme, dans les rues de Paris, il n'y a pas si longtemps... Nous sommes toujours sensibles à cette menace. Saurons-nous nous-mêmes y faire face ? C'est un défi qui est jeté à toutes les démocraties. Je crois que face à l'horreur, au désir de vengeance, qui est profondément humain, la seule réponse valable, susceptible d'apporter l'apaisement ; c'est le droit. C'est une réponse qui s'exerce dans le respect du droit et en aucun dans le cycle de la violence qui appelle la violence...

Nous sommes ici avec des enfants qui ont connu le pire. Je voudrais leur adresser très chaleureusement et très simplement le salut de Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et encore une fois remercier ceux qui sont à l'initiative de cette association. Je crois que c'est très bien de penser aux personnes et pas seulement aux concepts, aux mots quand on dit "terrorisme", quand on dit "victimes". Ce sont des mots, ce sont des abstractions, ce sont des concepts. Et là, grâce à cette initiative, spontanée, généreuse, désintéressée, et bien on n'a pas des mots, des concepts ; on a des filles, des garçons, des vies, des regards, tous différents et des gens qui ont vécu des choses absolument terribles. Alors j'espère de tout cœur et tout simplement que ce séjour en France, la chaleur de leur famille d'accueil et des parrainages futurs contribueront tout simplement à apaiser leurs souffrances et les aideront à se reconstruire.

Je vous remercie. »

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